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Au Théâtre du Châtelet, immersion dans cinquante ans de culture hip-hop

Sur le plateau du Théâtre du Châtelet, à Paris, en immersif ou en frontal, au parterre ? Au choix. A l’affiche jusqu’au 21 juillet, Hip-Hop 360 Show propose aux spectateurs deux visions de cette production grand public et chaleureuse, qui encercle, comme son titre l’indique, les interprètes. Ni une ni deux, en avant sur scène, où se frotter aux performeurs, au risque de se faire (presque) écraser les pieds par les experts en roller, donne illico une autre saveur à cette échappée urbaine célébrant cinquante ans de hip-hop.
Un demi-siècle, ce n’est pas rien. Alors que le phénomène accède à des cimes populaires que l’on n’aurait jamais imaginées dans les années 1980, notamment à grâce à la présence du break aux Jeux olympiques de Paris, le fêter en long, en large et en travers se révèle une excellente occasion de retracer ses multiples histoires.
C’est le projet de cette fresque, qui revisite spectaculairement la très belle expo « Hip-Hop 360 », présentée en 2021 à la Philharmonie de Paris, conçue par François Gautret. L’artiste et concepteur d’événements, figure du mouvement depuis les années 1990, a ici transposé la saga hip-hop en complicité avec la metteuse en scène Leïla Sy et les chorégraphes Xavier Plutus, pionnier du break dans le groupe Aktuel Force, Saïdo Lehlouh, codirecteur du Centre chorégraphique national de Rennes, et Marion Motin, repérée pour ses collaborations avec Stromae ou France Gall.
Pour nous balader du Bronx à New York, où le hip-hop est né dans les années 1970, jusqu’à Marseille, un dispositif d’immenses écrans réverbère un flot d’images, dont celles réalisées en direct avec les vingt-six interprètes pendant le spectacle. Des titres de films emblématiques qui ont marqué l’esprit hip-hop, comme Wild Style (1983), Flashdance (1983), ou encore le rappel des émeutes de Los Angeles en 1992 accrochent la ligne chronologique de ce panorama dansé et illustré.
Dans de gros nuages de fumigènes, dont les créateurs ne peuvent visiblement plus se passer depuis quelque temps, un système de petits plateaux métalliques monte et descend. Ils articulent l’espace pour des mini-performances musicales et chorégraphiques, ou se transforment en obstacles, lorsque les acrobates en vedette dans le tableau consacré au parkour (discipline qui consiste à relier un point A à un point B le plus vite possible) déboulent sur scène.
En trois actes, Hip-Hop 360 Show, qui aurait gagné à un brin de finesse et de détail dans le récit d’une lame de fond artistique et sociale (certes complexe à réduire en une heure trente), s’attache à toutes les cultures urbaines. S’y télescopent le skate, le BMX, les rollers, le freestyle ball, les danses debout, le break, le DJing… Revoir du double dutch, cette technique de deux cordes à sauter manipulées par deux « tourneurs » qui croisent et décroisent les fils au milieu desquels des performeurs rebondissent, fait un plaisir de folie. Chaque représentation est pimentée par des invités surprise. Après, notamment, le DJ Cut Killer, c’est le duo de rappeurs de 3e Œil, de Marseille, qui était à l’honneur, mardi 9 juillet. En attendant Sully Sefil, Arsenik, Busta Flex ou Sniper.
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